Au Québec, la condition sociale est "le motif le plus susceptible de fonder une forme ou une autre de discrimination", une personne sur deux (49,1 %) entretenant des perceptions négatives à l'égard des personnes assistées sociales (Noreau et al., 2016, p.70). Ces dernières sont l'objet d'une stigmatisation sociale persistante et sont associées à des controverses publiques récurrentes sur les prestations d'aide de dernier recours apportées par l'État. Des études étrangères ont démontré l'existence de liens entre la couverture médiatique de la pauvreté et les attitudes du public à l'égard des personnes en situation de
pauvreté (Chong et Druckman, 2007; Kensicki, 2004). Pourtant, l'analyse du traitement médiatique de la pauvreté, et plus spécifiquement, des programmes et des prestataires des aides de dernier recours, demeure négligée au Canada.
Dans ce contexte, ce projet de recherche se consacre à la représentation médiatique de l'assistance sociale et de ses prestataires au Québec. L'actualité médiatique est abordée en tant qu'arène de négociations et de conflits où s'entrechoquent des conceptions antagonistes de la pauvreté (Gamson, 2004; Lister, 2004). Notre question de recherche est donc la suivante : au Québec, de quelles manières les représentations médiatiques de l'aide sociale et de ses prestataires se distinguent-elles de celles formulées par des personnes actives au sein des groupes de lutte à la pauvreté? L'objectif est de mettre en relation les représentations véhiculées par des organes de presse et des militants dans une démarche compréhensive et contextualisée permettant de faire émerger les perspectives, les discours et les argumentaires de personnes en situation de pauvreté. Quatre sous-objectifs en découlent : conduire une analyse scientifique des représentations médiatiques s'appliquant à la couverture de l'assistance sociale et de ses prestataires au Québec; identifier les représentations développées sur ces éléments par des
personnes prestataires impliquées dans groupes militants; produire une analyse comparative de ces deux catégories de représentations; comprendre le rôle et la place des parcours individuels dans le développement des perspectives des personnes rencontrées.
Chercheur principal
Co-chercheurs
Anne-Marie Gagné; Claudine Gagnon (Collectif pour un Québec sans pauvreté) et Sylvain Rocheleau (Université de Sherbrooke)
Organisme subventionnaire
CRSH (Conseil de recherches en sciences humaines du Canada)
Programme
Subventions d'engagement partenarial
Secteur de recherche
Communications et culture à l'ère du numérique
Années
2018 - 2019
Montant accordé
24 120,00 $