Le projet vise à mieux comprendre les mutations récentes de l’enseignement postsecondaire (EPS) qui sont de deux ordres : la transformation des parcours scolaires et celle de l’action publique. Trois axes structurent notre travail : 1) les mutations des parcours scolaires, 2) l’évolution des politiques éducatives en lien avec la production et l’usage des outils statistiques; et 3) la transformation de l’action éducative de l'EPS au niveau local et régional.
LES MUTATIONS DES PARCOURS SCOLAIRES. Si les cheminements formels au sein de l’EPS ont peu changé au cours des années, il n’en est pas de même des parcours effectifs qui seraient moins continus et linéaires du fait de la croissance des interruptions et des bifurcations. Nous examinerons d'abord ces changements au regard de la morphologie des parcours. Quel est le poids des parcours non continus? Quand les interruptions se produisent-elles? Qui connaît des interruptions ? Combien de temps les interruptions durentelles? Qui effectue des retours aux études? Nous poursuivrons par l'analyse des orientations scolaires et des changements d'orientation avec des questions similaires.
L’originalité de nos travaux réside dans l’utilisation de données longitudinales sur les cheminements scolaires. Celle-ci regroupe un ensemble d’informations sur les cheminements de deux cohortes d’étudiants (1994-95 et 2002-03), provenant des données du MELS sur les populations étudiantes. Nous avons enrichi cette base de données par des informations écologiques permettant d’utiliser des "proxis" de dimensions sociales absentes des données administratives.
POLITIQUES ÉDUCATIVES ET USAGES DES STATISTIQUES Les mutations récentes sont aussi politiques et institutionnelles. Depuis les années 1960, nous avons assisté à des transformations importantes de l’EPS avec l’expansion du champ (processus de démocratisation). Corrélativement s’enclenche une recomposition sociale du public étudiant et une transformation de la condition étudiante. Quelque 25 ans plus tard, d’autres transformations se font sentir. À l’échelle mondiale, les nouvelles politiques mettent l’accent sur de nouveaux modes de gouvernance, avec la mise en oeuvre des politiques dites de la réussite. De nouveaux usages des statistiques émergent avec ces politiques, ce que nous désirons examiner en collaboration avec une équipe française. En dernière instance, nous désirons cerner la signification de ces changements qui est un objet de discussion qui mène à une réflexion sur l’action publique.
LES ÉTABLISSEMENTS DANS LEUR RÉGION Cet axe vise à mieux comprendre les diverses contributions de l’enseignement supérieur (cégeps et universités) au développement culturel, économique et social d’une région, qui prend différents visages. La recherche portera, d’abord, sur la constitution de l’offre de formation et les processus de création et de modification des programmes. En parallèle, nous réaliserons des études de cas pour saisir la contribution des établissements scolaires à leur développement sur le plan régional.
Chercheur principal
Pierre Doray (UQAM)
Co-chercheurs
Amélie Bernier; Pierre Canisius Kamanzi (Université de Montréal); Stéphane Moulin (Université de Montréal); Annie Pilote (Université Laval); Jean-Guy Prévost (UQAM); Pierre Chenard (Université de Montréal)
Organisme subventionnaire
FRQSC (Fonds de recherche du Québec-Société et culture)
Programme
Soutien aux équipes de recherche
Secteur de recherche
Enseignement et apprentissage à l'ère du numérique et de la médiatisation
Années
2016 - 2020
Montant accordé
267 420,00 $